Les journées du patrimoine, ce ne sont pas seulement de longues files d’attente pour passer trois minutes dans le bureau de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Petit tour d’horizon des propositions qui sortent des sentiers battus, pour ceux qui ne comptent pas suivre un char de la Techno Parade ce week-end. Les Journées du patrimoine, pour une bonne partie des 11 millions de visiteurs annuels, c’est souvent l’occasion d’aller dans les lieux de pouvoir. Voir les décors, les coulisses des prises de décision. Les ministères, qui occupent en général les plus beaux bâtiments de Paris, sont donc souvent pris d’assaut. On en oublie presque les ambassades, objet des convoitises des gouvernements étrangers, qui s’offrent ainsi des bijoux d’architecture français. Les ambassades de Suisse (un hôtel particulier au 142, rue de Grenelle) et de Serbie (5, rue Léonard de Vinci), qui comptent parmi les plus remarquables de la capitale, ouvrent leurs portes ce weekend, une bonne occasion pour y pénétrer. Mais les Journées du patrimoine se pratiquent aussi en extérieur. C’est même le meilleur moyen de ne pas s’endormir dans la queue. De l’air ! De plus, ces plans figurent souvent parmi les plus atypiques du programme. La palme de l’originalité (ou de l’absurdité, c’est selon) revient à la visite du chantier de la porte de Bagnolet, organisée par l’équipe Mutothèque, qui vous invite à voir « la ville en mouvement ». Car derrière les marteaux-piqueurs et les blocs de béton, un autre visage de Paris se dessine. Même si, avec les embouteillages, on ne le voit pas forcément tout de suite... Des professionnels du chantier tenteront de justifier le dérangement, aidés par des historiens et des habitants du coin qui raconteront la transformation du quartier et le recomposeront sur des supports graphiques, jurant que c’était moins bien avant. Rendez- vous samedi à 11 h sur la place Sully-Lombard. Dans le 13e arrondissement, l’association Bétonsalon propose une promenade au coeur d’un nouveau quartier, la ZAC Paris Rive Gauche. Ce quartier, imaginé par l’un des plus talentueux urbanistes français, Christian de Portzamparc, voit se côtoyer architectures modernes et bâtiments industriels, quand ils ne se sont pas mélangés, comme avec les Grands Moulins de Paris, aujourd’hui université Paris-Diderot, ou l’ancienne usine à air comprimé devenue l’Ecole nationale supérieure d’architecture. Le quartier concentre aussi des immeubles à l’architecture très contemporaine, et préfigure ainsi le Paris des prochaines décennies. Samedi de 15 h à 17 h et dimanche de 14 h à 16 h. Rendez-vous au 9, esplanade Pierre- Vidal-Naquet, rez-de-chaussée de la Halle-aux-Farines (accès rue Marguerite-Duras et quai Panhard-et-Levassor). Autre quartier en pleine reconfiguration et “gentrification”, la Goutte d’or. Une visite décalée est organisée ce week-end, à la découverte du patrimoine des différentes époques (faubourien, haussmannien, Art déco), passant notamment par le théâtre des Bouffes du Nord, l’ancienne salle de cinéma le Louxor, la Villa Poissonnière et l’église Saint-Bernard. Une visite en forme de sensibilisation aux menaces que le quartier subit de la part des promoteurs immobiliers. En prime, une dégustation du vin de la Goutte d’or est offerte. Départ samedi et dimanche à 11 h et 18 h, en haut de la rue Boris Vian, angle de la rue Polonceau. Pour les amateurs de Verlaine, une balade-conférence reconstitue sa vie parisienne, dans les rues du quartier des Batignolles jusqu’au café Guerbois, qu’il fréquentait assidûment. Rendez-vous à la porte principale du cimetière des Batignolles, où se trouve la tombe du poète, samedi et dimanche à 14 h 30 (PAF sur place : 3¤, gratuit - 12 ans). Enfin, une balade/rallye pédestre libre est organisée autour du patrimoine du 14e ar Autre quartier en pleine reconfiguration et “gentrification”, la Goutte d’or. Une visite décalée est organisée ce week-end, à la découverte du patrimoine des différentes époques (faubourien, haussmannien, Art déco), passant notamment par le théâtre des Bouffes du Nord, l’ancienne salle de cinéma le Louxor, la Villa Poissonnière et l’église Saint-Bernard. Une visite en forme de sensibilisation aux menaces que le quartier subit de la part des promoteurs immobiliers. En prime, une dégustation du vin de la Goutte d’or est offerte. Départ samedi et dimanche à 11 h et 18 h, en haut de la rue Boris Vian, angle de la rue Polonceau. Pour les amateurs de Verlaine, une balade-conférence reconstitue sa vie parisienne, dans les rues du quartier des Batignolles jusqu’au café Guerbois, qu’il fréquentait assidûment. Rendez-vous à la porte principale du cimetière des Batignolles, où se trouve la tombe du poète, samedi et dimanche à 14 h 30 (PAF sur place : 3¤, gratuit - 12 ans). Enfin, une balade/rallye pédestre libre est organisée autour du patrimoine du 14e ar De l’Ecole normale supérieure au campus de la rue Pierre et Marie Curie, un parcours des sciences commenté décrira les parcours de célèbres scientifiques parisiens, dont le chimiste Henri Sainte-Claire Deville ou encore l’architecte Henri-Paul Nénot, qui a réalisé l’Institut de chimie et la Sorbonne nouvelle. Rendez-vous devant la loge de l’ENS, 45, rue d’Ulm, samedi et dimanche à 10 h, 14 h et 15 h. Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur la vie de Marie Curie, un autre parcours lui est spécialement réservé, “De Maria Sklodowska à Marie Curie, la science voyageuse”, avec une visite commentée de la Sorbonne à l’Institut du radium. (Rendez-vous place de la Sorbonne, près de la statue d’Auguste Comte, samedi et dimanche à 10 h. Inscription obligatoire au 06 26 57 43 12.) Pour les têtes en l’air, l’Observatoire de Paris dans le 14e, un des plus importants centres de recherche en astronomie et astrophysique au monde, ouvre ses portes. Construit en 1667 par Claude Perrault, intendant de Colbert, on pourra admirer ses jardins (avec la Carte du ciel), la grande lunette sous la coupole, la salle des horloges et la fameuse salle Cassini qui abrite le méridien de Paris, abandonné au XIXe siècle – après d’âpres négociations – au profit du méridien de Greenwich. Notez que la terrasse supérieure du bâtiment offre un joli panorama de la capitale. Enfin, si vous avez des enfants qui ne supportent pas d’attendre sagement, le meilleur plan de ces Journées du patrimoine, c’est la bibliothèque L’Heure joyeuse. (6-12, rue des Prêtres-Saint-Séverin, dans le 5e). Première véritable bibliothèque pour enfants, elle vit le jour en 1924 sur une initiative du Book Committee on Children’s Libraries, une fondation américaine créée après la Première Guerre mondiale. Avec un fond de 45 000 livres anciens, il y a de quoi occuper les marmots quelques heures. Si vos bambins sont plutôt manuels, emmenez-les au Petit Palais, où ils pourront marcher sur les traces de son concepteur, Charles Girault, et jouer les apprentis architectes grâce à une grande maquette modulable du palais à assembler, monter et démonter (samedi à 10 h 30 et 17 h 30).