La boutique en ligne officielle des labels Ed Banger et Institubes, associée avec de nouveaux labels étrangers, fait peau neuve et s’impose un peu plus comme la plaque tournante d’une contre-culture devenue art de vivre pour la jeunesse mondiale des années 2000. Emile Shahidi, créateur et gérant d’Arcade Mode, revient en détail sur l’aventure.

Comment est né le projet Arcade Mode ? Emile Shahidi : Vers 2003, j’ai monté une boutique en ligne destinée à la vente de T-shirts et d’objets en série limitée sous le nom Arcade Mode. La distribution d’Ed Banger et Institubes, deux labels amis, étant encore fragile, j’ai proposé à Pedro Winter et Teki Latex (leurs patrons respectifs, ndlr) de se servir d’Arcade Mode comme boutique en ligne officielle, sur le modèle des “stores” américains regroupant les labels de rap indépendants à la fin des années 90. L’enthousiasme suscité (chez les fans comme chez nous) par les premières sorties d’Institubes et Ed Banger nous a fait entrevoir un genre de renouveau de la scène club française à partir de 2005. On a donc essayé d’y contribuer au maximum comme un catalyseur parmi d’autres, afin de faciliter la visibilité de jeunes talents en province ou à Paris, et la floraison de vocations de producteurs ayant des affinités avec la musique des artistes que nous distribuions. On a donc pu y suivre l’apparition de nouveaux talents comme Justice, Surkin, Uffie, Para One, Bobmo, Sebastian et beaucoup d’autres...

Peux-tu présenter les grandes lignes de la nouvelle version du shop, ainsi que son activisme pour le vinyle ? Après une année d’hibernation entièrement dédiée à mes activités chez Institubes, je viens d’inaugurer la nouvelle version d’Arcademode.com où, en plus des labels français, nous accueillons de nouvelles familles comme Mad Decent (fondé par Diplo), Fool’s Gold (le label d’A-Trak), Phantasy Sound (celui d’Erol Alkan) ou Turbo (le label de Tiga). Ce sont des homologues et des amis chez qui nous retrouvons les mêmes velléités de développement d’une vision généraliste et indépendante. La prédilection pour le vinyle a été favorisée par le travail de talentueux graphistes et illustrateurs comme SoMe, Sanghon Kim, Akroe, Gaspirator ou Partel Oliva, qui ont complété l’oeuvre des musiciens et des labels en participant de manière très active à la définition de ceux-ci, très loin de l’approche “white label” et des pochettes génériques très majoritaires chez les labels underground au tournant de la décennie.

Quelles sont vos exclusivités du moment et/ou dans un futur proche ? Nous développons beaucoup de collaborations avec des labels et artistes amis , à commencer par une série de T-shirts limités avec le label Mad Decent – fondé par Diplo et maison du projet Major Lazer, qui était sans doute “l’objet dance” le plus intéressant de 2009 –, et beaucoup d’autres à venir dont une collaboration avec SoMe (qui signe tous nos logos) et une autre avec l’illustrateur Superdeux. A court et moyen terme, quels sont les projets d’Arcade Mode ? Nous allons continuer à offrir des séries limitées développées avec ces labels, organiser quelques événements où toutes ces familles se croisent à Paris et, je l’espère, accompagner l’essor d’une nouvelle vague d’artistes français. On peut déjà saluer le travail de labels comme Youngunz ou Club Cheval.

www.arcademode.com