Comme une alternative aux terrasses du quartier Oberkampf, le Nouveau Casino reste ouvert et propose Colors Music Estival, soit une trentaine de concerts de début juillet à fin août. Pour l’occasion, le club est paré de stickers multicolores et la programmation suit. Musiques du monde, rock, pop, électro agrémentée à toutes les sauces, etc., tous les genres vont jalonner l’été. Il y a des découvertes à faire et quelques retrouvailles dont on se réjouit : Kill The Young, Chris Garneau, Jens Lekman, Smooth, Au Revoir Simone ou Little Barrie. A La Loge, les décibels de juillet iront rarement au-delà de la chanson, de la pop et du folk. Ce premier Summer Of Loge fait en grande partie écho à une nouvelle scène française qui n’a d’oreilles que pour les guitares acoustiques, les mélodies douces et les textes en anglais : Eliote & The Ritournelles, Lafayette Young, Lauter, Watine et Yeepee (entre autres). Certes, le 19 juillet, Albin de la Simone rempile au piano électrique en solo, soit trois jours après June & Jim et quatre avant Lilister : bien qu’en minorité, les chansons en français retentiront aussi à La Loge.

Les vendredi et samedi à partir du 23 juillet, avec le festival Fnac Indétendances, le parvis de l’Hôtel de Ville va vibrer aux sons des scènes françaises. Le panel va de la chanson à textes (dont Camille, Bazbaz et une carte blanche à JP Nataf) à l’électro (avec Chloé), en passant par le hip-hop (Rocé, Casey, Beat Assaillant, etc.) et le rock façon La Maison Tellier, Coming Soon, Boogers ou Gush. Le programme comprend aussi une soirée “spéciale Bretagne”, avec notamment Alan Stivell et Merzhin ! « Quatre escales à travers le monde et les arts », c’est ce que propose pendant quatre week-ends, du 16 juillet au 8 août, le festival Sin Fronteras au Cabaret Sauvage. Le premier arrêt est Cartagena et l’Amérique latine, puis l’événement pluridisciplinaire – musique, ateliers, contes, arts de la rue, bals – se pose à Bamako (Mali), à Sibiu en Transylvanie, et terminus à Marrakech (Maroc). Une occasion rêvée pour être transporté par la nueva cumbia, le rap’n’folk du Mali, le renouveau rock touareg, l’afrobeat, la musique tsigane, le groove des Balkans, le chaâbi ou la transe gnawa... tout en restant à Paris. Egalement très imprégné par les sonorités exotiques, le volet musique de Paris Quartier d’été (toutes les infos sur www.quartierdete.com) investit le Palais-Royal, l’Eglise Saint-Eustache, les Arènes de Montmartre et les parcs et jardins parisiens pour des rendez-vous du 14 juillet au 15 août. Enfin, parmi la dizaine de bonnes raisons de faire un tour à Rock en Seine avant la rentrée, on relève cinq concerts événements – Arcade Fire, Massive Attack, Queens Of The Stone Age, Cypress Hill et Blink 182 – et une séquence émotion : la reformation de Roxy Music, sans Brian Eno... mais, heureusement, avec Bryan Ferry ! Avant ces étoiles qui jouent dans la nuit, les fins d’après-midi vaudront aussi le coup d’oeil ; on songe à des phénomènes tels Beirut, LCD Soudsystem, Eels, Foals, Two Door Cinema Club, The Kooks, etc. Sur le papier, c’est alléchant.

Le souffle de la ville y rugit toute l’année. Dans le halo névralgique de guitares fureteuses. Dans le mouvement poétique de chorégraphies angéliques. Dans un maelström d’images sous influence... Le quartier de la Villette joue sans discontinuer la partition précise des états d’âme artistiques de la capitale. Le coeur généreux des mélomanes, des curieux rêvant d’ailleurs dociles et des amateurs d’expériences qui dérangent parfois mais élèvent toujours... Et de ce côté-ci de Paris, la période estivale est tout sauf une période de repos – forcé. A la Villette cet été, l’art fait ce qui lui plaît et s’accompagne même de cours de cuisine africaine pour bien commencer les journées. Du voyage à l’extase instantanée, on imagine déjà les concerts de Vieux Farka Touré (le 18 juillet), du Jaipur Maharaja Brass Band (le 1er août) ou de Rabih Ab Khalil (le 8 août) comme une promenade hallucinatoire dans les ruelles de Château Rouge, du Passage Brady ou de Belleville. Une carte blanche à Radio Nova le 22 août, avec notamment Bibi Tanga et ses Sélénites, viendra clôturer ces Scènes d’Eté. En attendant les premières flèches soniques du festival Jazz à la Villette à la rentrée...

Les Arènes de Montmartre accueillent la sixième édition d’un festival toujours très plaisant. Six concerts se tiennent sur la Butte, en plein air, au milieu des vieilles pierres. Le 20 juillet, il ouvre sur un groupe de superbes musiciens américains. Le saxophoniste Dave Liebman, qui a joué avec Chick Corea et Miles Davis, et incarne l’intensité du jazz contemporain, croise notamment le guitariste John Abercrombie, belle plume du label allemand ECM, et le pianiste Marc Copland. Le lendemain, c’est à une prestation solitaire et exceptionnelle (il ne se produit plus beaucoup en raison de son âge, 80 ans) de Martial Solal que les organisateurs invitent le public. Moderne, choquant, il a renouvelé le langage du piano avec dissonances, voire chaos, dès la fin des années 1950 (on lui doit la musique du célèbre premier film de Godard, A bout de souffle). La chanteuse Norma Winstone (le 22), le clarinettiste Thomas Savy (le 23), le batteur Christophe Marguet (le 24) constituent le reste des réjouissances qui se termineront, le 25, par trois animateurs du jazz d’avant-garde : l’inévitable clarinettiste Michel Portal, le saxophoniste Louis Sclavis et le batteur Daniel Humair. Pendant la durée du festival, entre 10 h et 13 h, les enfants des centres de loisirs pourront s’inscrire à des ateliers, sous la direction du percussionniste Arnaud Laprêt, et étudier le jazz, l’art de l’improvisation, et dessiner (leurs oeuvres seront remises aux spectateurs au début des concerts).