Hot Chip LCD Soundsystem, The Juan MacLean, Holy Ghost!, etc., les sociétaires du label DFA Records sont au summum de leur forme, et Calvi on the Rocks peut se féliciter d’avoir épinglé à sa programmation le plus pop d’entre eux : Hot Chip. Du reste, ce ne sera pas la première fois que les Anglais poseront leurs séquenceurs au pied de la citadelle mais, cette fois, ils ont dans leur set de nombreux titres de One Life Stand, c’est à dire de leur meilleur album. Tandis qu’Alexis Taylor et Joe Goddard chantent de mieux en mieux, l’électro-pop du quintette a gagné en finesse... sans perdre de son pouvoir à remuer des publics éclectiques. Avec des morceaux rêveurs qui s’accorderont parfaitement avec le clair de lune et quelques torpilles power disco de nature à ébranler les quarante premiers rangs, Hot Chip est devenu la bête de grandes scènes que l’époque The Warning laissait déjà présager. A suivre de près.

Midnight Juggernauts Entre le club électro et la salle rock, le coeur de Midnight Juggernauts balance. Un premier album paru en 2007, Dystopia, nous avait mis sur la piste de ce jeune groupe australien auteur d’une électro-power-pop enthousiaste aux reflets new wave. Andrew Szekeres, Vincent Vendetta et Daniel Stricker, qui pondaient des singles, EP et remixes avec une apparente décontraction, ont vite été repérés par Kitsuné ; le label les a accueillis sur ses compilations Maison 4 et, plus récemment, Maison 8. Les Midnight Juggernauts aurait pu continuer sur leur lancée, et suivre la cadence de Hot Chip, Metronomy voire LCD Soundsystem, mais ces “indie-dancers” des antipodes ont fait une volte. Place à davantage d’expérimentations dans le processus de composition, moins de cloisonnement entre les genres : plus de liberté ! Résultat : The Crystal Axis visite davantage de galaxies, et l’auditeur passe d’une séance de groove hypnotique à un trip 70’s, d’un moment symphonique à un instantané pop. Cette nouvelle approche, que les Midnight Juggernauts considèrent comme étant ni plus ni moins une révolution, ne saurait néanmoins dépayser totalement les adeptes de Dystopia. Le trio a gardé son énergie intacte... et ses instruments de toujours : synthés old school, gadgets et effets. Très imprégné de science-fiction et de films d’horreurs des années 70, l’an II des Midnight Juggernauts a des allures de célébration rétrofuturiste. Concerts idoines ; vous êtes prévenus.

Revolver Avec un patronyme qui est un hommage à la mélodie – gloire à l’album des Beatles sorti en 1966 ! –, Revolver avoue aussi des influences plus anciennes : Jean-Sébastien Bach et la musique de la Renaissance sont souvent cités. De son côté, l’auditeur de musique indé trouvera des analogies entre cette “pop de chambre” électrifiée et Neil Young, les Beach Boys, Elliott Smith, Belle and Sebastian, voire les Tindersticks. On ne se lasse pas de leur premier album Music for a While, et de ses harmonies faites pour durer. Sur scène, Ambroise Willaume (chant, guitare), Jérémie Arcache (violoncelle et chant) et Christophe Musset (guitare et voix) ont pris la bonne habitude de donner une tournure plus électrique à leurs charmantes mélodies d’alcôve. Le concert du soir pourrait être aussi l’occasion d’apprécier quelques nouveaux diamants.