Vous en avez assez du clubbing aseptisé ? Marre de voir des boules à facettes éclairer des murs blafards ? Envie de guincher dans des endroits totalement extravagants ? Voici une liste de clubs, bars et restaurants du monde entier qui vous sortiront de votre ordinaire de noctambule. Sunland Baobab Limpopo, Afrique du Sud Dansez dans un tronc d’arbre ! On sait que les baobabs sont les arbres les plus larges du monde, mais de là à installer un comptoir à l’intérieur... C’est pourtant ce qu’ont fait les Van Heerdens, les propriétaires du Sunland Baobab : ouvrir un bar dans le creux d’un arbre vieux de 6 000 ans. Que vos amis écolos se rassurent, le baobab n’a pas souffert : cette espèce se creuse naturellement après quelque mille années. Il y a une vingtaine d’années, les propriétaires de la ferme sur laquelle l’arbre se trouvait ont débarrassé le tronc de ses débris (en trouvant au passage quelques objets appartenant aux précédents occupants, des bushmen et des pionniers blancs), ont remplacé l’ouverture par une porte, et ont construit un bar un mètre sous le sol avec des tables, des sièges et une sono. Avec 10 mètres de diamètre, et une trentaine de circonférence, le Sunland Baobab accueille une soixantaine de personnes, qui peuvent danser, jouer aux fléchettes ou simplement se poser sur une branche pour siffler une bière. Dans un autre trou, les Van Heerdens se sont même fait plaisir en installant une cave à vin ventilée. GuácaraTaína - “The Cave” Saint-Domingue, République Dominicaine « The only disco grotto in the world ! » C’est ainsi que le site de la GuácaraTaína vend le concept : une teuf à 20 mètres sous terre ! Le club le plus profond du monde se situe dans la banlieue sud de Saint-Domingue, et accueille entre 2 000 et 3 000 fêtards sur trois dancefloors remplis de stalactites et stalagmites, qui réfléchissent le show laser permanent qui illumine la grotte. C’est un Parisien qui aurait eu l’idée, et le plus dur aura sans doute été de vider les caves de leur population de chauve-souris… Les initiateurs du projet ont semble-t-il été séduits par l’acoustique du lieu : sur les murs de calcaire, le son est cristallin, que ce soit pour du merengue (la plupart du temps), de la salsa, de la cumbia, ou l’électro des meilleurs DJ’s internationaux, Richie Hawtin, Dubfire ou Deadmau5. Le week-end, les bus charrient les touristes, Mais on peut apparemment se réfugier dans les nombreuses alcôves que compte la GuácaraTaína. C’est en tout cas un passage obligé du routard noctambule. Qua Bottle Lounge Austin, Texas, Etats-Unis Ce club texan a décidé de miser sur l’adrénaline pour séduire ses clients. Sous le dancefloor se trouve en effet un aquarium dans lequel nagent les bestioles les plus dangereuses des océans, requins ou raies armées, ces sales bêtes qui vous tuent d’une simple piqûre. Evidemment, les associations de défense des animaux se sont insurgées contre le traitement réservé à ces derniers, rejointes par les nombreux clients auxquels un physionomiste pas très commode a refusé l’entrée. En effet, les requins sont extrêmement sensibles au son, à la lumière et aux vibrations. Le stress engendré par le volume élevé de la musique et les mouvements des danseurs au-dessus d’eux pourrait leur être fatal. Argument balayé (malgré trois requins morts) par les propriétaires, qui ont embauché un spécialiste des squales et ont répondu que les espèces de requins avaient été choisies pour leur compatibilité, histoire d’éviter des combats qui feraient mauvais genre (ou une attraction supplémentaire). Evidemment, la presse s’est émue de la controverse, mais les défenseurs des animaux se sont un peu tiré une balle dans le pied en proposant de vider le bassin de ses poissons et de mettre des jolies filles déguisées en sirènes à la place. Cova d’en Xoroi Minorque, Baléares, Espagne C’est sans doute le club le plus inaccessible au monde. Si on vous refuse l’entrée, vous pourrez difficilement passer par la fenêtre : le club est situé au bord d’une falaise ! Ou, plutôt, construit dans le creux de la falaise. Situé à Minorque, dans les Baléares, cet endroit aurait servi de refuge à un pirate, Xoroi, qui aurait surgi de la mer et se serait installé dans la cave pour y vivre après avoir enlevé une femme du coin. Une fois découvert, il se serait jeté de la falaise, retournant là d’où il venait. Depuis, l’endroit est devenu une étape incontournable des fêtards des Baléares. La journée, il fait office de restaurant, et le soir venu, le sound system diffuse de la musique ambient face à la mer. C’est la spécialité de la Cova d’en Xoroi, qui organise tous les ans au mois d’août un festival d’ambient, aux heures du coucher de soleil. Dès que la nuit tombe, des DJ’s électro prennent le relais. Le club, que les locaux appellent simplement “les caves”, est bâti sur plusieurs niveaux, avec un escalier qui s’enroule autour de la falaise, donnant accès à différents patios et terrasses. La mer sous les pieds et les étoiles au-dessus de la tête : un endroit dément pour planer. Club4Climate Londres Ici, pas de situation inhabituelle, ni de décor extravagant. L’endroit se trouve à Londres, au milieu de la grisaille, pas très loin de la gare de King’s Cross St. Pancras, et se distingue surtout par son concept bien trouvé. Lancé par l’activiste écolo Andrew Charalambous, le Club4Climate est la première boîte de nuit “verte”. L’entrée est gratuite pour ceux qui prouvent qu’ils sont venus à pied ou en vélo, et 60 % de l’énergie consommée par le club est produite par les danseurs sur un dancefloor piézoélectrique. Quand on voit les litres de sueur perdus (et respirés à plein nez depuis que les cigarettes ont migré à l’extérieur) sur la piste de danse, on se demande pourquoi personne n’y avait pensé avant. A l’entrée, les clients doivent aussi signer une promesse de combattre le réchauffement climatique. Le Club4Climate, ou le clubbing responsable. HR Giger Bar Gruyères, Suisse C’est le Mad Max des bars-restaurants. Le Giger Bar est un endroit franchement flippant. Il a été designé par Hans Rudi Giger, le concepteur des bestioles du film Alien, le huitième passager pour lequel il a reçu l’Oscar des effets spéciaux en 1980. Cela donne une idée du travail qu’a réalisé cet artiste très porté sur le fantastique pour le bar adjacent au musée où sont exposées ses oeuvres, à Gruyères en Suisse. Avec ses charpentes en forme de vertèbres, ses crânes qui ornent les murs, des tables et des chaises en ossements, l’endroit est à cheval entre le gothique et le futurisme. Cross Club Prague, République Tchèque Repaire underground de la nuit praguoise, le Cross Club est décoré avec des éléments d’automobiles et de bus crashés. Des débris d’accidents de la route, avec des bouts de carrosserie pliés pendant du plafond et des moteurs posés près des murs. Si le côté “entrailles métalliques” est un peu surjoué, il ne s’agit pas pour autant d’une simple casse de voitures dépoussiérée, comme en témoignent les nombreuses sculptures et autres compressions cinétiques qui ornent l’endroit. Au moins, on garde en tête toute la soirée que boire et conduire ne font jamais bon ménage.