We Love Art, organisateur d’événements pointus et de qualité, travaillait depuis longtemps et avec conviction à la mise en place d’un festival musical entièrement éco-conçu. Ce chantier de taille verra son aboutissement ce week-end, avec une programmation de haute volée et une organisation on ne peut plus “green”. Depuis sept ans que We Love Art existe, vous avez forcément au moins assisté à une manifestation artistique et festive organisée par ses soins. Parmi ses titres de gloire, la récurrente We Love Sonique, présentée chaque année au mois de mai dans le cadre de Villette Sonique (le cru 2011 réunissait entre autres Caribou, SebastiAn, DJ Mehdi...) ou des événements d’envergure comme la venue de Richie Hawtin pour jouer devant le Léviathan d’Anish Kapoor au Grand Palais, le soir de la Fête de la musique. Spécialiste des shows d’envergure dans des lieux qui ne le sont pas moins, la structure envisageait depuis de longs mois la mise en place d’un événement à la programmation tentante, mais surtout ancré dans son temps et ses préoccupations ; quelque chose de léger et de sérieux à la fois. L’idée ? Mettre en place le premier festival 100 % green de l’Hexagone. C’est à Emmanuel de Buretel, patron de Because Music, que We Love Art a commencé par proposer son projet, lequel s’est évidemment montré très vite enthousiaste au vu de ce qu’il avait pu constater hors de nos frontières : à l’inverse de la Scandinavie, du Japon ou de la Grande- Bretagne, la France était, comme souvent, à la traîne en ce domaine, avec des festivals souvent aussi polluants que de véritables cataclysmes. La programmation musicale semblait déjà assurée ; avec comme condition, cependant, que les artistes pressentis soient eux aussi sensibles à l’intérêt de l’entreprise. Ce qui a visiblement été le cas pour chacun de ceux qui se produiront ce week-end, à commencer par le groupe Of Montreal qui, dès l’origine, a suivi ses avancées depuis les Etats-Unis. Un lieu, des idées Restait ensuite à trouver un site. Et c’est le parc de Bagatelle qui a séduit les organisateurs, en phase avec la Mairie de Paris qui, en apportant son soutien au projet “green”, souhaitait mettre en lumière ce “joyau” des parcs parisiens, un peu méconnu des habitants de la capitale. Pièces d’eau, forêt de chênes, cascades, grottes... En plus d’offrir un cadre idyllique, le lieu, de par son exceptionnelle configuration, disposait déjà d’un mode de gestion hautement responsable, d’où une alchimie totale avec les ambitions du festival. Les bases étaient plantées, restait à appliquer la multitude de projets verts qui avaient germé. Pour We Love Green, la mise en place de solutions écologiques et durables n’a pas été distillée avec parcimonie. Un groupe électrogène solaire a été créé et mis en place pour alimenter la scène et les différents espaces. Le réseau d’électricité urbain sera également utilisé, conjointement à des lampes basses consommation. Aucune bouteille d’eau ne sera vendue sur le site, mais des points d’eau potable seront mis à disposition des festivaliers (via une citerne “Eau de Paris”). Les produits alimentaires vendus seront bio, issus de producteurs locaux ou récoltés par des associations de réinsertion, tandis que vaisselle et gobelets seront biodégradables. Des cendriers de poche seront distribués, et une benne de tri sera mise en place. Mieux encore, les matériaux utilisés pour la scénographie, qui sera recyclée après le festival, ont été récupérés tout l’été à Rungis, au Marché Saint-Pierre, dans des centres de tri et auprès de grandes marques ou événements (Chanel et son showroom, le Salon aéronautique du Bourget...). Tout cela et encore bien d’autres choses, innombrables, qui ne seraient rien sans les actions de sensibilisation qui seront menées auprès des 6 000 personnes attendues chaque jour durant l’événement. Tous au vert ! Dans des tipis et sous des dômes géodésiques, rencontres, expositions (dont les fameuses photos de forêts de l’incontournable Yann Arthus-Bertrand), films, découvertes artistiques seront également proposés au public en plus des concerts qui l’auront certainement attiré au préalable. De même, on découvrira ici le travail de plusieurs architectes et designers dont la démarche tient compte des questions environnementales, mis spécialement en situation. Ainsi, celui de Marc Merle et Paola Zobec, initiateurs d’un parc à vélos végétalisé (parking animé et “mécéné” par la chaîne Arte), d’Elsa Audouin, responsable de l’habillage de la scène, de Regis- R, créateur d’un arbre à voeux et d’un autre réalisé en plastique récupéré... D’autres, en partenariat avec le salon Maison&Objet, seront aussi exposés lors du festival. Côté musique, les artistes ne seront pas en reste avec notamment, les mythiques Kruder & Dorfmeister qui proposeront leur show vidéo LED... basse consommation. Vous l’aurez compris, l’offre écolo de la manifestation sera pléthorique, à tel point que celle-ci concourra cette année pour les Greener Festival Awards qui récompensent les festivals engagés de manière significative pour réduire leur impact environnemental. Mais qu’ils gagnent ou non, les objectifs de ses organisateurs pour l’année prochaine n’en seront pas amoindris, loin de là. Toujours (plus) verts, vous verrez !