Bienvenue en lomography. Le terme désigne à la fois un mouvement photographique et le nom de l’entreprise qui commercialise les lomos (initiales de “Leningradskoïe Optiko Mekhanitchéskoïe Obiedinenie” !), des appareils photos au style “old school”. L’histoire commence sur un marché aux puces de Prague au début des années 90, où leur design rétro tape dans l’oeil de deux jeunes Viennois. Ces étudiants en marketing réussissent alors à convaincre le directeur de l’usine Lomo en Russie de redémarrer la production, avec un contrat de distribution exclusif à la clé. Bien vu ! Les aficionados de lomos se trouvent aujourd’hui aux quatre coins du monde. La Lomographic Society International rassemble plus de 500 000 membres (réunis sur le site de partage et de vente www. lomography.com), dont 10 à 20 000 rien qu’en France. Ce nouveau Lomography Gallery Store est la deuxième boutique du genre en France. La première se situe dans le 10e arrondissement de Paris. Cette nouvelle “ambassade lomographique” – selon l’expression maison – vient d’ouvrir dans le Marais, en lieu et place d’une galerie. Avec un mur droit entièrement recouvert de “lomos” hétéroclites formant une mosaïque bigarrée, le nouveau magasin inauguré le 28 octobre annonce la couleur : peu importe la technique. L’important est de se divertir. Parmi les dix commandements amusants de la lomography, on retient : « Essaie la prise de vue sans viser », « Ne pense pas », « Tu n’as pas à savoir à l’avance ce que tu prends en photo », et enfin... « Moquetoi des règles ». Une manière décomplexée de faire de la photo, qui remiserait presque le numérique au placard. Elle est d’ailleurs la seule société à proposer du 100 % argentique. Le lomo jouit d’une image à la fois cool et jeune. La preuve s’il en était encore besoin : le jour de notre visite, Peter Doherty himself a craqué pour l’un de ces petits joujoux… Outre leur aspect vintage, ces appareils attachants ont pour eux également un prix très abordable, de 30 à 425 ¤ (à noter, des promos sont prévues à Noël). Idem pour les pellicules (3 pour 7 ¤). Le best-seller de la marque, bien connu de la communauté lomo, s’appelle “Diana”. Le modèle de base coûte 40 ¤, l’édition limitée 90 ¤. Décliné sous toutes les coutures, il est visible dès l’entrée du magasin. Cet appareil en plastique “made in China” a été remis au goût du jour. La société en a réédité en 2007 une réplique appelée Diana+, puis une nouvelle version en 2008, le Diana F+, qui possède un flash amovible et colorable grâce à des filtres. Toutes sortes d’accessoires sont proposés en sus : objectifs, flashs, boîtier étanche pour prendre des photos sous l’eau, “instant back” (un boîtier qui permet de développer des photos instantanément !)... Faire se superposer deux photos sans trucage ? Fastoche ! But du jeu : multiplier les effets visuels, avec l’air de ne pas y toucher. Le petit nouveau dans la galaxie des lomos, le “Sprocket rocket”, vendu 79 ¤, rend visible les perforations de la pellicule si on le souhaite. Sorti en juin 2010, le “Spinner” (125 ¤) est posé sur un mini-trépied et permet de prendre une photo à 360 degrés ! Les différents modèles sont vendus avec un mode d’emploi et un livret où puiser son inspiration. Des ateliers sont organisés à partir du 25 novembre (inscription sur www. facebook. com/lomographyparis) afin d’optimiser l’usage de ces petits bijoux fashion, en passe de devenir de véritables accessoires de mode. Pour voir et être vu !